vendredi 25 juin 2010

N’est pas de gauche qui veut !

Il y a encore des voix pour excuser le débarquage de Stéphane Guillon et de Didier Porte de France Inter au prétexte de la vulgarité. Ils auraient mérité d’être lourdés pour leurs outrances verbales. Certes, ils étaient parfois de très mauvais goût, loin d'être drôles, mais à vouloir interdire le mauvais goût, l'on mettrait bien 75 % de la population à pied (au minimum), à commencer par notre Président et un certain nombre de ses ministres qui poussent souvent plus loin l’indécence.
Il est bien plus intéressant de se demander pourquoi de supposés hommes de gauche deviennent si facilement les sbires d'un pouvoir de droite. On pourrait évidemment soupçonner les Besson, Vals, Hees et autres d’aller à la soupe. Mais on voit bien que l’intérêt n’est pas seulement de pouvoir ou financier. Les ralliés, André Glucksmann, Alain Finkielkraut, Bernard Kouchner, Martin Hirsch, etc. sont parfois pétris des meilleures intentions du monde. Ils ont une sincérité, et une naïveté, qui ne finit pas d’étonner. Serait-ce de l’aveuglement ? Faut-il y voir ce que Pierre Legendre appelait « L’Amour du censeur » ou, d’autres, le désir du maître, un vieux fond très humain de soumission au chef de la horde. Ou alors… 
Il me souvient que Gilles Deleuze faisait la différence entre investissements conscients et inconscients, autrement dit on peut adopter des postures de gauche, en tenir les discours en toute bonne foi et néanmoins être profondément fasciste.