mercredi 2 juin 2010

Même les paranoïaques ont des ennemis !

On s’indigne, ça ne mange pas de pain comme disait ma grand-mère, on dénonce le fiasco, c’en est bien un, et… puis ? Rien ne changera tant que le peuple israélien sera en faveur, au prétexte légitime de sa sécurité, d’une politique expansionniste et votera pour des représentants qui ne valent pas mieux, pour la haine, que ceux du Hamas ou, pour la corruption, de la fantomatique Autorité Palestinienne. Rony Brauman disait justement, hier, qu’Israël était toujours récompensé chaque fois qu’il commettait le pire. Qu’il s’agisse d’Israël, des régimes bananiers (on en a eu encore une fois la preuve avec le sommet Afrique-France) ou des banques, c’est tout de même étonnant, cette indulgence des États démocratiques pour les prédateurs. Est-ce de la bonne volonté ? Un mauvais arrangement vaut toujours mieux qu’un bon procès. De la lâcheté ? Le statu quo comporte toujours moins de risques, au moins en apparence, que le changement. Ou de bas intérêts ? Entre coquins, on s’entend mieux pour faire du profit sur le dos des peuples. En tout cas, ce serait bien qu’on n’attende plus que le pire soit là (comme elle l’a fait après Munich) pour imposer le droit.  Quand le peuple israélien comprendra que sa sécurité passe par le respect des règles internationales, il sera sans doute moins enclin de voter pour des aventuriers. Il se souviendra peut-être aussi qu’il est juif, qu’il a inventé la Loi, ce qui suppose de pas agir impunément. Ou peut-être est-ce que je n’ai pas bien lu ma Torah et que c’est la Loi qui permet justement de s’émanciper du droit ?

Gagnant Gagnant !

On peut se manger le nez et on est tous perdants. Ou alors, on peut faire la paix et on est tous gagnants. Comment ? En misant sur la coopération plutôt que sur le chacun pour soi. C’est ce qu’a démontré Axelrod, un chercheur en sciences politiques de l'université du Michigan. Il a demandé à des spécialistes (psychologues, sociologues, mathématiciens, etc.) d'établir des stratégies (ce qu'il faut faire dans chaque situation pouvant se présenter). Par exemple « seul contre tous» est une stratégie, « aléatoire » en est une autre. Soixante-trois stratégies différentes, certaines très complexes, ont été présentées. Axelrod a alors organisé un tournoi informatique où chacune de ces stratégies jouait contre toutes les autres, et aussi contre elle-même. Résultat : c’est la stratégie « Gagnant » qui coopère au premier coup puis imite le comportement de l'autre joueur au coup précédent qui l’a emporté haut la main. Dans la stratégie « Donnant Donnant », on cherche à gagner plus, plutôt qu'à battre l'autre et on évite les conflits inutiles en coopérant aussi longtemps que l'autre coopère. Mais on riposte aussi chaque fois que l’autre ne joue pas ou plus la coopération : une riposte ni trop forte pour ne pas provoquer une escalade ni trop faible sinon l’autre se croit tout permis. Et on ne cherche pas à se montrer trop malin on a un comportement clairement identifiable, pour que les autres sachent à quoi s'en tenir et comprennent l'intérêt de coopérer. Depuis, la stratégie « Gagnant Gagnant » est fréquemment employée dans les négociations internationales. Mais, visiblement, pas assez !