On s’indigne, ça ne mange pas de pain comme disait ma grand-mère, on dénonce le fiasco, c’en est bien un, et… puis ? Rien ne changera tant que le peuple israélien sera en faveur, au prétexte légitime de sa sécurité, d’une politique expansionniste et votera pour des représentants qui ne valent pas mieux, pour la haine, que ceux du Hamas ou, pour la corruption, de la fantomatique Autorité Palestinienne. Rony Brauman disait justement, hier, qu’Israël était toujours récompensé chaque fois qu’il commettait le pire. Qu’il s’agisse d’Israël, des régimes bananiers (on en a eu encore une fois la preuve avec le sommet Afrique-France) ou des banques, c’est tout de même étonnant, cette indulgence des États démocratiques pour les prédateurs. Est-ce de la bonne volonté ? Un mauvais arrangement vaut toujours mieux qu’un bon procès. De la lâcheté ? Le statu quo comporte toujours moins de risques, au moins en apparence, que le changement. Ou de bas intérêts ? Entre coquins, on s’entend mieux pour faire du profit sur le dos des peuples. En tout cas, ce serait bien qu’on n’attende plus que le pire soit là (comme elle l’a fait après Munich) pour imposer le droit. Quand le peuple israélien comprendra que sa sécurité passe par le respect des règles internationales, il sera sans doute moins enclin de voter pour des aventuriers. Il se souviendra peut-être aussi qu’il est juif, qu’il a inventé la Loi, ce qui suppose de pas agir impunément. Ou peut-être est-ce que je n’ai pas bien lu ma Torah et que c’est la Loi qui permet justement de s’émanciper du droit ?
mercredi 2 juin 2010
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